mardi 7 avril 2015

Décrochet et pensez à autre chose...

Hmmmmm... drôle de titre. Non non il n'y a pas d'erreur.
Je ne vais pas optimal ces derniers jours. Possible rechute à l'horizon ?
On ne sait trop. Pas grave on va s'en sortir.
Pour moi apprendre quelque chose de nouveau m'aide souvent à passer par dessus mes malaises, je rempli ma tête d'autre choses que mes pensées poche et on continue un autre p'tit boutte...

Ce matin je laisse mes enfants à l'école (laissez-moi vous dire que ça ne leurs tentaient pas PAN-toute de retourner !) et aussitôt qu'ils sont à l'intérieur je met mon ''brain'' à OFF, je repart le char et je commence à repasser mes nouvelles notions de crochet, acquises dans les derniers jours. Ça aide à défocusser du traffic et de ''l'enragement''.

Mais ce matin ce n'est pas du traffic dont je veux vous parler, ni du crochet. Je veux vous parler de ce dont j'ai été témoin et qui m'a virer le coeurs à l'envers... Mes Snoopy et Charlie Brown en laine, n'ont malheureusement, pas réussis à retrouver la place qui leurs avaient été attribués par la suite.

Il faut garder en tête que je n'ai pas de fait ici, je ne connait pas du tout les acteurs. Je ne connais rien de leur situation ni de leur histoire. ... je ne fais que spéculer mais ça ne fait rien, l'essentiel est là quand même. Je dois m'arrêter, je suis en arrière d'un autobus scolaire. Je ne comprend pas trop ce que l'on attend. Il n'y a pas personne. Je regarde à ma droite. Une dame, un grand adolescent, une jeune fille un peu plus jeune que lui et une enfant d'environ 7-8 ans sortent d'un immeuble à logements multiples. C'est le cahos. La dame, la maman fort probablement, aide son grand à faire avancer la plus jeune vers l'autobus. La porte est loin de la rue. Ils ont le temps en masse de manger une tralée de coup de pieds et de coup de poings. La plus jeune se débat comme ce n'est pas possible. Arrivé à la hauteur de l'autobus, l'adolescent prend, comme une poche de patate, la jeune fille qui est fort probablement sa petite soeur et essai tant bien que mal de la mettre sur la première marche de l'autobus. Sans succès. L'enfant se débat pendant un moment pour finalement de retrouver par terre. Elle s'est tellement tortillée que son frère ne pouvait plus la tenir comme il le faut et l'a déposée par terre. La mère ne s'est pas interposée. Elle n'était pas loin mais pas proche non plus, ce qui m'a laissez croire qu'elle n'en était plus à sa première tentative ou qu'elle n'avait juste plus la force physique de ''dealer'' avec cette situation le matin.

Au final, la fillette n'a pas ''fait'' l'bus. Elle est restée par terre. La pancarte d'arrêt-stop a repris sa position initiale, le bus a démaré. La dame s'est caché le visage avec ses mains, à fait un 180 et est repartie en direction de l'immeuble à logement. La tête basse, le pas lent, le dos un peu sautillant. L'adolescent à ramassé sa soeur, reçu un coup de poing sur le bras et s'est dirigé lui aussi vers la maison. Et qu'est-il advenu de la fillette, plus vieille qui y était aussi depuis le début, vous vous demandez ? Elle a fait quoi ? Bien elle est restée en retrait, les bras ballants. Elle était sûrement recrutée pour un cas d'urgence. Mais le pire c'est qu'il n'a pas semblez y avoir eu urgence même si la scène était hallucinante à regarder. C'est ça l'pire j'pense. J'ai regarder la maman. Mon coeur s'est serré. J'aurais voulu sortir et aller lui faire un câlin. Je dois vous dire, j'me suis sentie très chanceuse soudainement. Mes enfants sont parfois (et pas si souvent que ça finalement, quand on y pense) difficiles mais en tant que maman, à part quelques crises de bacon pour ne pas aller au Walmarde, je n'ai jamais eu à dealer avec un enfant qui ne voulait pas à l'école.

La fillette récalcitrante était-elle autiste ou affublée d'une autre condition mentale un peu paralysante? Je n'y connait pas grand chose mais mon feeling me laisse croire que oui. Est-ce que la maman avait tout le support dont elle a besoin? Les mains qui cachaient sa figure et ses sanglots me laisse croire que non. Pourquoi ? Tout pleins de pourquoi. Pourquoi cette fillette est affligée de cette condition ? Pourquoi sa vie est un tel challenge ? Pourquoi elle n'aime pas aller apprendre ? Pourquoi elle ne se sent tellement pas à sa place à l'école, qu'elle se bat le matin, physiquement, pour ne pas y aller ? Pourquoi ? L'école n'est pas adaptée pour elle ? Pourtant elle a autant le droit que les miens, d'apprendre, à son rythme à elle oui, mais d'apprendre des choses nouvelles ...et d'aimé ça.


Nous avons aussi nos propres défis en ce qui a attrait aux apprentissages dans notre quotidien à la maison, mais on s'entend, qu'ils ne sont pas et ne seront probablement jamais de cette envergure. Mon poulet à moi a toujours passé les grandes portes de l'école avec un grand sourire. Même ces jours ou ça s'annonçait  possiblement plus difficile. La société doit se réveillée et trouver une façon de faire en sorte que ces p'tits poulets et ces p'tites pinottes qui ont d'énormes défis de vie, soit épaulé(e)s et outillé(e)s. Et pas seulement par leurs parents, car clairement, ce ne sont pas des magiciens.
Parfois ça prend plus d'un assistant.

Au final je voulais juste partager avec vous cet événement, bouleversant, qui m'a fait apprécier ma propre situation personnelle et qui à confirmer que j'ai un respect des plus profond pour les parents qui ''deal'' avec ça au quotidien et qui ne lâche jamais... comme la maman de ce matin qui se retapera probablement ce manège demain à la même heure... et d'autres, que je connais, qui parfois en on plein l'dos (pour pas dire autre chose) mais qui croit et ne lâche pas.

Quand on y pense le célèbre dicton aurait grand besoin d'un facelift... ''Quand on s'compare on s'console'' devrait être changé pour ''Quand on s'compare, on console''...